[Postulation] Whaza

BigM était occupé à ramasser des plantes pour ses prochains cataplasmes quand des éclats de voix le sortirent de sa rêverie :

A une centaine de mètres de lui se tenaient dos à dos deux hommes, des éclats de lumière entre leur main firent comprendre au Chaman qu’ils devaient être armés. La silhouette d’un enfant se relevait péniblement tandis que deux citoyens menaçant s’approchaient des combattants.

BigM fut tenté de passer son chemin : la bande d’illuminés qu’il avait soigneusement évité le matin même n’avait vraiment pas l’air nette… et pour preuve, il ne donnait pas cher de la peau de ces deux pauvres bougres... il fit un pas de coté quand il entendit une allusion à « dieu »… Des fanatiques… ça c’est amusant…

Ses arabesques pulsèrent…

- Tu vas bien aller les aider dit moi… fit Sa voix
- Tiens donc, ça faisait longtemps, repliqua simplement BigM.
- Ben j’ai eu du mal à te retrouver en fait… se justifia-t-elle.
- Mouais… oui allé je vais aller voir ça, ça a l’air drôle.

Le Chaman ramassa son sac à dos et son bouclier avant de se mettre tranquillement en route vers le petit groupe…

Hossein était habitué au désert. Probablement âgé de soixante-dix ans ou plus, il avait le teint basané, caractéristique des la péninsule arabique, et son visage buriné était habitué depuis toujours à la morsure du soleil; la coiffe blanche qu'il arborait sur la tête constituait une couche supplémentaire de protection. Il revenait d'expédition lorsque les silhouettes d'un petit attroupement lui apparurent au travers des petites flaques d'eau imaginaires que créait la lumière du soleil et la chaleur en s'abattant sur le sable.

Serrant instinctivement ses mains de berger sur son arme vide, il s'approcha du groupe, se contentant pour l'instant d'apprécier la situation de ses yeux fatigués...

Celas fut elle aussi attirée par les éclats de voix. C'était une excellente occasion pour abandonner ses fouilles, de toute manière restées infructueuses depuis le matin.

Elle approcha prudemment du groupe de personnes pour se retrouver côte à côte avec Hossein lui aussi en retrait.
La jeune femme lui jeta un coup d'œil rapide. Son teint d'albâtre contrastait étrangement avec la peau basanée du vieil homme.

Elle n'eut cependant pas le temps de prolonger ses observations.
A quelques mètres devant elle, le Chaman s'avançait vers les étrangers d'un pas assuré.

-ho... ça va chier...

La citoyenne partit sans réfléchir en courant, dépassa Big et stoppa net à quelques pas de la roulotte. Plusieurs hommes baraqués se tournèrent vers elle, une arme à la main.
Elle toussota et demanda d'une petite voix :

-On pourrait peut-être discuter...?

A peine relevé d'un crochet du droit boosté a l'amphétamine, et alors que le sol tremblait encore autour de moi ; je vis l'enfant s'écraser péniblement sur le sol dur du désert.

Il me sembla réver : un fou venait de bondir de derrière la locomotive et avait décrocher un coup de pied à la jonah lomu à ce môme.
Mômes qui venait pour moi de passer de la providence à l'ignominie.

"mais putain... t'attires que les teubés... dans quoi tu t'es encore foutu tocard..." pensais-je à moi même.

Mon compagnon improvisé se colla a moi, et, d'un mouvement rapide, nous fit pivoter sur nous même. Ce n'est qu'aprés avoir pu prendre la mesure de la situation que je m'apperçus qu'il tremblait...
...lui aussi

"nah, avoues tu voyais que dalle de ta loco avant de kicker le morbak mec ... Merci..."
La phrase sortie toute seule...

Nous étions deux..., et hormis le môme, il y avait huit gaillards en face.
Le groupe se trouvait devant moi et "Clark kent" tenait en respect les deux brutes décérébrées.

" Tu as agressé le Messie ! Tu va payer, nous te feront perdre de ta superbe !"

Le signal....

Je m'élançais vers le membre du groupe qui me semblait être le plus solide en espérant pouvoir m'offrir des chances plus acceptable de survie si je le mettais à terre d'entrée de jeu.

Il me fallait cependant franchir un premier homme qui se trouvait devant... ce serait les couilles pour lui et la gorge pour le costaud...

"aller mon beau, si je garde la barbe depuis si longtemps c'est pour aujoud'hui" annonçais-je a mon meilleur ami de ses dernières semaines : un beau rasoir que j'avais découvert il y a deux mois, et avec une lame de rechange s'il vous plait... une aubaine par les temps qui courent...

Je savais a présent que c'était un homme, je ne l'avais toujours pas vu mais le timbre de sa voix ne me laissait guère de doute. La dernière phrase qu'il prononça me vexa un peu, je n'avais pas vraiment le temps de me disputer et le drôle de bonhomme distribuait déjà les mandales. Je soupirais et me lançais moi aussi dans la course au bleus, évitant une droite fulgurant je visais et enfonçait mon scalpel dans l'artère du gros molosse. Il poussa un rugissement et s'agita étrangement.

" Cela m'est égal de mourir, Grâaaa ! Dieu nous sauvera tous !"

"Mais oui, crève en paix et laisse papa et maman discuter, ok ?"

Je me retournais vers l'homme qui jouait a coupe moi la barbichette avec le deuxième Troll sur patte. Lui laissant son ego monstrueux je décidait d'éloigner les autres et enfin de m'approcher du petit. Avant cela je me retournais vers l'homme.

"Hey Kevin, tu permet que je t'appelle Kevin ? Je viens quand même de te sauver la mise, ou presque. Pourquoi tu me parle comme sa ?"

Je soupirait pour la énième fois et posait ma main sur l'épaule du gosse, une façon de le calmer mais également de l'empêcher de faire autre chose. Il me regardait comme s'il était intouchable, me défiant presque.

"Tssss... Tu ordonne au deux gros tas de tué des gens juste parce que tu te crois plus doué ou plus juste ? T'as pourtant l'air d'un gamin normal sur les bord, alors dit moi ou est ton dieu ?

Ses yeux vide me dévisagèrent longuement puis il prit la parole d'un air nonchalant.

" Tu est le mal... Mais je n'ai point peur de toi, tu n'est rien, tu est en dessous de Dieu !"

Alors regarde le mal dans les yeux, et si je te répugne autant par, par loin et trouve toi des fidèle mais si je te retrouve petit con je te ferait la peau !

J'enlevais mon masque et mes lunettes d'aviateur, le regardant dans les yeux. Une brise agitait mais cheveux d'un noir de jais. Le garçon quant à lui ne disait rien, ne bougeait pas, silencieux...

La scène prenant des allures dramatiques à mesure que les événements s’enchainaient : deux mectons qui taillaient dans le vif des fanatiques, un gamin au tapis criant à l’hérésie… BigM vit Celas courir dans la direction opposée de l’action, elle le dépassa sans prendre le temps de lui adresser la parole.

- Dommage, pensa tout haut le Chaman, en quelques pensées elle aurait pu tous les mettre en pièces…
- Rooooooh… laisse là en dehors des massacres que tu n’hésites pas à perpétrer.
- En attendant sa puissance sur ce plan égale presque la tienne.
- … oui, oui c’est vrai… mais tu ne peux pas la forcer…
- J’ai dit quelque chose ?
- Non, concéda la voix.
- Bon alors ?
- Ho ça va bien hein ?... bon alors que fait on ?

BigM posa son bouclier, s’appuya sur la tranche et évalua la situation en souriant : Les deux gars s’en sortaient à peu près bien pour le moment, mais leurs agresseurs étaient plus nombreux et comme taillés dans le roc.

- Vont pas s’en sortir… marrant hein ?... bientôt on aura plus besoin des zombies pour nous charcler la tête… et Celas ?...
- Ben Celas j’espère qu’elle va avoir plus de chance maintenant que dans sa tentative de quitter le théâtre des hostilités.

Intrigué, le Chaman se tourna juste a temps pour voir la citoyenne encadré par plusieurs autres hommes…

- A oui, fit BigM, bon… t’as envie de t’en mêler ou pas ?
- Pas envie de laisser Celas dans l’incertitude…
- Alors prend le bouclier et rejoins la… moi je vais aller clairsemer les rangs de la bande de brutes.

Le bouclier du Chaman s’éleva dans les airs, comme prit en main par quelqu’un d’invisible, et partit tranquillement vers la position de Celas.

BigM fit craquer ses cervicales… les arabesques qui couvraient la partie droite de son corps ondulèrent doucement sur sa peau.
Le gris acier de ses yeux vira lentement au bleu électrique tandis qu’il extrayait une dague à la lame finement ciselée d’un fourreau ouvragé de cuir. Il posa la lame sur sa peau, appuya légèrement et tira un coup sec : un filet de sang coula aussitôt, glissant entre ses doigts. Au lieu de moucheté le sable, l’épais liquide remonta doucement vers le poignet, puis le bras, dessinant de nouvelles arabesques carmines. Le Chaman entonna doucement une étrange mélopée, l’air sembla se densifier autour de lui alors que le sable, sans doute mû par quelque force étrange, dansait entre ses pieds. Une volute rougeoyante d’énergie s’écoula de sa blessure, elle tournoya doucement au centre de sa main, formant une sphère vrombissante.

- Let’s rock… fit sombrement le chaman en s’avançant vers le groupe…

La brute tomba net et son acolyte pleurait désormais comme un enfant en se tenant les couilles.
Il restait cependant encore quatre hommes debout.
Ma charge les ayant surpris ils avaient reculer mais le plus vif d'entre eux m'envoyais maintenant au tapis d'un coup de batte dans les reins.

"Alors enfoiré, t'as cru qu'tu t'en sortirait. Tu sais pas mec, tu sais pas..."

La, étendu sur le sol et éperdu de douleur j'entrevis mon sauveur .
Il ne bougeait plus, le gamin se tenait fixement face a lui. Ces quelques instant me semblèrent éternel...

il me semblait maintenant être au centre d'une scène irréelle : mon agresseur riait aux éclat.
Les autres hommes du groupe, désormais plus nombreux que jamais -comme démultipliés par la douleur- se battaient entre eux. il me semblait même qu'il en arrivait encore, se joignant au furieux tumulte qui se déroulait sous mes yeux embués.

Un coup de batte sec dans le ventre me plia alors en deux.

Larmoyant, je vis de nouveaux mon sauveur...
Il semblait absorbé par le regard de l'enfant.
Ne bougeait pas...
Quel pouvait bien être ce silence et ce calme qui les entouraient? Rien de la violence du combat ne semblait pouvoir interrompre ce moment.... Notre monde ne semblait pas avoir prise sur eux.

Le dernier coup de batte m'assomma...

Mon regard toujours plongé dans ses yeux si étranges, j'entendais le tumulte de la petite bataille qui faisait rage autour de moi. Ce jeune garçon m'intriguais mais je doute que nous soyons fait pour être amis ou simplement coexister. Je ne savais pas lequel de nous deux était le jour ou la nuit mais je voyais dans ce gamin mon opposé. Moi, simple voyageur au talent divers et variés, parfois inutile ou au contraire indispensable. Je me prenais souvent pour une sorte de super héros avec ce masque fait de lambeaux de tissus cousus et cette paire de lunettes style aviateur.

Lui, gamin aux allures ordinaire, exerçant une sorte de pression "mentale" étrange et incroyable à la fois, la peur ne se lisait pas sur son visage alors qu'il était menacé et même si j'avais mon scalpel dans la main il ne réagissait pas. Il semblait sonder mon esprit de son regard intriguant et pénétrant, j'étais comme un nouveau-né apeuré au fond de moi. Il n'était certainement pas normal !

J'avais toujours penché pour des explication rationnel, et l'homme que j'observai d'un regard en coin depuis tout à l'heure semblait avoir des pouvoir plus qu'étrange, le sable s'agitait sous ses pied, l'air prenait un aspect très étrange autour de son corps et il y avait aussi ce gamin. Il leva la main vers moi et je sentit une décharge dans mon corps pourtant je n'étais pas blessé. Intriguer je fit un saut en arrière et l'agilité de mon corps me surpris. Tentant d'oublier tout cela je laissais le jeune garçon pour me concentrer sur la bagarre qui avait lieu en ce moment même.

La personne que j'avais sauvé était a terre, un homme se tenait là une batte à la main. Aveuglé par la rage je me précipitait vers lui. Si j'étais vraiment le "mal" autant fallait t-il l'être jusqu'au bout. Essuyant des coups de batte dans les côte je saisis mon scalpel et lui trancha l'artère.

Tout ceci c'était passé très vite et ma rage m'avais empêcher d'analyser l'action. Je m'écroulais presque m'appuyant avec toutes la force de mon bras pour ne pas m'écrouler au sol. J'avais fait erreur, a présent la douleur me perçait les entrailles et il restait encore des ennemis. Je priais pour que l'homme que j'avais entraperçut auparavant n'ai pas d'attention hostile contre moi puis m'affalait un peu plus sous le poids de la douleur.